lundi 21 février 2011

L'agonie du vieil homme

Avant de s'éteindre, l'enseignement de l'allemand, nous avait fait parvenir un texte que nous vous diffusons aujourd'hui :



Depuis des années, j 'agonise.

Depuis des années, je vois les dirigeants successifs des deux états français et allemands, défiler à mon chevet et trouver, tels de bons médecins-chercheurs, de nouveaux traitements qui pourraient me guérir : des plans de relance, des programmes d'échange, des actions multiples et variées, … Je les vois revenir, tous les 22 Janvier, en bons infirmiers, et m'injecter ma piqûre de rappel « Journée franco-allemande ».

Je vois mes enfants, les enseignants d'allemand, y croire, investissant de leur temps et de leur énergie pour que tous ces remèdes ne restent pas sans effet et que je recouvre un peu de santé et de vivacité.

Grâce à leurs bons soins, quelques semaines de rémission me font souffler.

Mais le mal est toujours là, profondément ancré, et l'air du temps vicié par la nécessité de l'efficacité, de la rentabilité, du profit, de l'utilité … n'épargne pas mon corps fragilisé. 
 
Tous les ans, un pas de plus m'entraîne vers l'inéluctable fin.


Je veux savoir. Existe-t-il encore un espoir de me sauver ? Et si le combat est vain je demande un peu de dignité et de respect. Je veux m'éteindre la tête haute, ne pas mourir de ma petite mort, entraînant dans ma chute tous ceux et toutes celles qui m'ont porté à bout de bras durant toutes ces années de maladie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire